Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/370

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qu’une loterie autorisée à quatorze millions, sur lesquels douze millions de billets ont été placés, a produit pour résultat définitif et total cinq millions huit cent mille francs. C’est Proust lui-même qui a été forcé d’avouer ce chiffre, le 5 février 1885, devant les protestations du comité.

Où sont passés les autres millions ? En frais généraux ? En admettant, pour un instant, cette hypothèse insensée, il y a un moyen de répondre aux accusations formelles que chacun porte contre le promoteur et l’organisateur de cette loterie, contre celui qui en a assumé la direction exclusive : c’est de publier les comptes. Comment se fait-il que les membres du comité n’aient pas compris qu’ils se compromettaient eux-mêmes en ne réclamant pas immédiatement la publication de ces comptes ?

Ceci n’empêche point les membres de la gauche de déclarer que la loterie des Arts décoratifs est une œuvre nationale. Spitzer aussi et Proust sont des figures nationales ; et Hecht donc, l’intermédiaire de Proust dans l’achat des Courbet, qu’il fit payer à l’État un prix invraisemblable !

Depuis que les collectionneurs un peu avisés, loin de songer à rien acheter, se débarrassent sans bruit de leurs objets d’art, la Juiverie parait s’être rabattue sur le Louvre.

C’est ainsi que nous voyons Reinach, celui qui répond au nom de Joseph, s’entremettre pour faire acheter à notre Musée, pour le prix de cent mille francs, trois prétendus Franz Hals qui valent bien mille écus. Le Musée de Berlin, auquel on avait proposé cette acquisition, envoya à Harlem un représentant, qui, à la vue de ces tableaux, fut pris d’un fou rire et court encore.