Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/418

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

carme à ne plus s’entendre. Quand on se croit tranquille, Déroulède se montre ; et, peu après, Mme Adam met la ville sens dessus dessous pour organiser quelque fête.

La bienfaisance n’est plus ce mouvement du cœur qui nous pousse à prendre sur notre superflu, parfois sur notre nécessaire, pour déposer discrètement une offrande dans la main de celui qui souffre ; c’est un acte charlatanesque qu’on accomplit à grand orchestre, en appelant la foule à coups de grosse caisse, pour qu’elle vienne vous regarder ; c’est le triomphe de cette ostentation que Bossuet appelle « la peste des bonnes œuvres ».

Parmi celles qui poussent loin cette monomanie de la publicité, Mme Adam vient immédiatement après Sarah Bernhardt. Je sais les ménagements que l’on doit au sexe, et je n’aurais garde d’y manquer. Il me paraît nécessaire, cependant, de faire figurer dans ce livre cette individualité, curieuse sans être bien originale au fond, qui a tenu une certaine place dans ces dernières années.

S’il n’était pas Juif, comme je l’avais cru, Edmond Adam n’en était pas moins mêlé à toutes les affaires de la Juiverie. Quand elle en parlait dans les feuilles juives, Mme Adam appelait volontiers son mari « le chevaleresque Adam ». En quoi était-il chevaleresque ? C’est encore un de ces problèmes que nous ne nous chargerons pas de résoudre.

Dans nos vieux chroniqueurs, comme dans Homère, du reste, certaines épithètes, une fois accolées à un nom, ne le quittent plus. Il en est ainsi dans certains milieux parisiens. De même qu’Anatole de la Forge est toujours un « galant homme », même lorsqu’il approuve qu’on vole le pain d’un pauvre prêtre de