Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/491

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il crochette les portes de l’école, et jette les religieuses dans la rue.

Exalté par ce triomphe, il devient furieux quand il retrouve devant lui ce Crucifix qu’il hait tant. Un jour, cependant, il se heurte à un homme résolu, comme il y en a malheureusement trop peu à notre époque. Pour remplacer un crucifix enlevé, M. Auge, maire d’Hermanville, vient lui-même acheter à Dieppe un magnifique Christ, et, le 7 octobre 1882, le fait placer avec l’inscription suivante :


Ce Christ a été posé à l’école communale d’Hermanville à la suite d’une souscription faite par le maire, le conseil municipal et toute la population à l’unanimité.


Hendlé et ses agents écument, ils menacent de faire fermer l’école ; le maire regarde bien en face ces misérables, et leur dit froidement : « Ce Christ est dans notre école, et il y restera : c’est la volonté de mes administrés. Si vous y touchez, je fais sonner le tocsin, et alors gare ! »

Il n’en fallait pas plus, on le devine, pour donner à des Juifs une panique épouvantable. Le préfet Hendlé s’en fut épancher en blasphémant, dans les cafés de la ville, sa rage de n’avoir pu toucher au Christ.

Ce qui surpasse, ce qui donne l’idée du degré où les caractères sont descendus, c’est de voir une femme, qui a du sang royal dans les veines, la duchesse de Chartres, aller rendre visite, avant son départ de Rouen, à la femme d’un Hendlé, du représentant du gouvernement qui vient de chasser son mari de l’armée, aller présenter ses hommages à cette fée Carabosse, qui a pour le Christ plus de haine encore que le préfet républicain lui-même !

Isaïe Levaillant, ancien élève rabbin, jadis associé