Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/503

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sent ce malheureux les insulter sans lui envoyer de témoins.

Les camarades de Lockroy tirent de là, naturellement, des conséquences absolument fausses. Je vous citerai Louis-Stanislas Meunier. J’ai lu de lui des articles où retentissait parfois, à travers les blasphèmes, une note vibrante et originale, où l’on trouvait une peinture sincère de nos misères sociales, que la France doit à la Révolution. Voyez, cependant, ce qu’il a écrit à ce sujet :


Quel derrière, mes amis, que celui du cléricalisme ! Comme cette rotondité charnue semble destinée admirablement aux coups de bottes ! Voyez comme le pied s’y enfonce bien ! Cela fait : ploc ! Un plaisir, vraiment. C’est gras, huileux, malsain. » Et pour bouquet, la lettre de Lockroy : « Les drôles qui rédigent un journal religieux intitulé le Monde… » En avez-vous assez, dites. Demandez, faites-vous servir ! Voulez-vous des gifles ?


M. Meunier n’ignore pas, cependant qu’au premier geste de ceux qu’il attaque, Lockroy s’enfuirait comme il s’est enfui éperdu, au mois de juillet 1885, de la salle des concerts de la rue de Lyon, lorsque quelques électeurs, moins naïfs que les autres, l’ont couvert de huées en traitant son discours de « boniment ». Plus soucieux de la vérité, le rédacteur du Cri du Peuple, tout en employant la comparaison qu’il paraît affectionner, aurait pu, au contraire, au point de vue même de ses idées antireligieuses, tirer un argument en apparence spécieux contre la prévoyance du maître de l’univers, de ce fait qu’un homme comme Lockroy, qui était destiné à recevoir un nombre de coups de pied et de claques véritablement exceptionnel, n’ait eu en naissant que deux fesses et deux joues, comme le