Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/516

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« Ah ! ah ! ce cure qui fouette une petite fille !... et cet évêque qui est à côté de lui avec sa mitre !...

Le plus gros succès était pour une lithographie, très grande, dont les couleurs violemment heurtées raccrochaient les passants.

Elle représente une sorte de chaîne de forçats. Les forçats sont habillés en curés, — comme dit le peuple. Chacun des forçats a au-dessous de sa tonsure, sur le dos, un large écriteau. On y lit en caractères très nets ces diverses inscriptions : Condamné pour viol d’une petite fille. — Condamné pour deux cent vingt attentats à la pudeur sur des enfants...

Je passe sous silence d’autres motifs de condamnations qui ne peuvent s’écrire ici — et qui pourtant sont étalés là, devant les petits garçons, les petites filles... Cette image a le plus grand succès de curiosité.


Cette guerre pornographique saisit toutes les occasions, se sert de tous les moyens.

Par l’exécution, les Billets de la Sainte-Farce de Léo Taxil, fort soignés de tirage, se rapprochent presque de l’art ; les collectionneurs, plus tard, seront heureux de les trouver comme un témoignage de ce qu’on pouvait faire impunément à notre époque. De chaque côté, des religieuses et des prêtres sont représentés dans une attitude ignoble ; au-dessus figure un saint Pontife, un souverain prisonnier, mais avec lequel la France n’a point rompu encore tout rapport diplomatique ; il est coiffé d’un bonnet de galérien sur lequel on lit le chiffre 13. L’œuvre porte la signature d’Ernest Renan, Encaisseur des anathèmes, et ces mots : Vu pour le contrôle, Léo Taxil.

Comme on tombe ! pense-t-on en voyant le nom de l’ancien élève de Saint-Sulpice imprimé sur ces saletés, qu’il n’a jamais osé désavouer ! Quel châtiment vaudrait ce dégoût perpétuellement renouvelé, qui prendra les chercheurs futurs en fouillant dans toutes ces hontes