Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/541

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Attendu que la moralité inattaquable de l’abbé Mulot et tout son passé protestent contre ce nouveau chef de prévention ;

Par ces motifs :

Le tribunal renvoie l’abbé Mulot des fins de la poursuite, sans dépens.


Une enthousiaste ovation fut faite au sortir de l’audience au malheureux vieillard, qui, très fort devant la persécution, faillit s’évanouir de joie en voyant combien il était aimé. Un de nos confrères, M. Nicolas Boussu, ouvrit dans son journal le Courrier de la Somme une souscription, qui fut presque aussitôt couverte et qui servit à l’achat d’un calice d’or.

L’institutrice flétrie par le tribunal reçut naturellement l’avancement qu’elle méritait : elle fut appelée à une position à Paris.

Nous nous sommes arrêtés assez longuement à ce procès, car il peut être considéré comme le procès-type de la Franc-Maçonnerie.

La date explique l’acquittement, comme l’acquittement explique la loi sur la magistrature. Aujourd’hui l’abbé Mulot serait certainement condamné à cinq ans de prison.

Ignotus voyait très juste lorsqu’il écrivait :


Que deviendra la sécurité de chacun, quand la magistrature appartiendra à des êtres déclassés ? Nous arriverons aux heures les plus sombres de la décadence romaine. Le nouveau magistrat sera l’instrument des vengeances ou des appétits particuliers. La foule sera maîtresse du prétoire. Déjà vous avez vu un curé, qui depuis a été acquitté, — arrêté préventivement et mené en prison entre deux gendarmes… à pied, un jour de dimanche, à la sortie de la grand’messe. N’y avait-il point là pression de la foule sur des magistrats secondaires ?