Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/565

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malfaiteur par le président du tribunal. Est-il nécessaire d’ajouter qu’il fut débouté de sa plainte ?


III


Les hommes n’ont pas pensé encore à recueillir les noms de tous ces braves gens qui résistent à tout pour défendre leur foi, dans un volume qui serait le Livre d’or des petits ; mais Dieu depuis longtemps les a inscrits au livre de sa justice. Ils sont plus que courageux, en effet : ils sont héroïques. Nul appui ne les soutient. Les Chrétiens riches s’amusent, dansent, parient aux courses, inventent des figures de cotillon ; ils ne songent guère à ceux qui souffrent pour leurs convictions.

C’est sur les pauvres, presque exclusivement, que s’est appesantie surtout cette persécution qui, dirigée, réclamée, payée par les Juifs, portera dans l’histoire le nom inscrit en tête de ce dernier livre : la Persécution juive.

Un journal radical, dans un jour de franchise, reconnaissait lui-même ce fait.

L’évêque disposant de ressources parfois considérables, le curé de grande ville, n’ont pas été atteints. On a frappé avec une particulière rigueur sur le desservant et sur le moine. Parmi les ordres religieux, ce sont même les plus indigents qui ont le plus souffert. Tous ces chétifs qui vivaient grâce à l’association, ont été littéralement condamnés à mourir de faim.

J’ai vu sur son lit de mort une des victimes des décrets, et le souvenir m’en est demeuré ineffaçable.

Si vous ne connaissez pas l’Hermitage, allez le visiter. Rien, en Suisse, ne vaut ce site étrange, pittoresque et charmant.