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VII


Les malades sont exposés à toutes les négligences, quand ils ne sont pas victimes de tous les mauvais traitements des mercenaires[1]. Le 26 juin 1882, une malheureuse folle, la femme Georges, est brûlée vive, littéralement cuite plutôt, dans sa baignoire, où Marie Contausse, fille de salle, l’a enfermée et l’a oubliée. A l’hôpital Tenon, la demoiselle Devillers expire dans des douleurs atroces, après un lavement que la femme Prugnand et la femme Thibault lui ont administré en mettant trente grammes d’acide pur au lieu de qua-

  1. Lire la pétition touchante adressée, au mois de janvier 1884, au président Grévy, par douze cents malades de l’hospice des Incurables d’Ivry-»ur-Seine, qui rappellent ce qu’ils ont souffert ailleurs, de la part des infirmières laïques, et qui supplient qu’on ne les prive pas des soins que leur prodiguent les religieuses.
      « La plupart d’entre nous, disent ces pauvres gens, ont fait un séjour plus ou moins long dans les hôpitaux laïcisés. C’est vous dire, Monsieur le Président, que nous avons fait par nous-mêmes l’expérience de la laïcisation, et que tous, sans distinction d’opinion, nous savons, à n’en point douter, qu’en perdant les Sœurs nous perdons en même temps le repos, l'ordre, et, il faut l’avouer, hélas ! les soins qui nous sont si nécessaires et les égards qui nous sont dus. A l’appui de notre dire, nous pouvons citer un fait : les pensionnaires de La Rochefoucauld et des Petits-Ménages, laïcisés depuis trois ans, ont déjà pétitionné deux fois pour demander la réintégration des Sœurs. »
      Dans la séance du 28 janvier 1885, le Conseil municipal, saisi de la question, se prononça naturellement pour la laïcisation, malgré un éloquent discours du docteur Desprès. Un conseiller trop connu, Menorval, voulut intervenir dans la discussion en lisant une lettre ignoble contre les Sœurs, qui dégoûta même cette assemblée peu difficile. « M. Marins Martin et M. Després, dit le Figaro, obligent leur collègue à donner le nom du signataire de cette ignominie, et il finit par avouer que c’est un Israélite du nom de David. »