Page:Drumont - La France Juive édition populaire, Palmé 1885.djvu/592

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représentait des sentiments, des croyances, des aspirations, des aptitudes, des traditions absolument contraires…

Sans doute, une telle démonstration semble n’avoir plus guère qu’un intérêt doctrinal devant le résultat accompli. L’examen de ces questions assurera, du moins je le souhaite, le croyant dans sa foi, en lui montrant que tout se tient dans cet ordre, et que l’amour de la Patrie et l’amour de Dieu ne font qu’un.

La vérité complète, cependant, ne se révélera qu’à la clarté horrible des dernières catastrophes. C’est lorsqu’il erre sous la pluie, à la lueur des éclairs, dans la lande inhospitalière, que le roi Lear songe, pour la première fois, aux petits et aux déshérités, et qu’il s’écrie : « Pauvres indigents tout nus que vous êtes, têtes inabritées, estomacs inassouvis, comment, sous vos guenilles trouées, vous défendez-vous contre des temps pareils ? Ah ! j’ai trop peu pris souci de tout cela ! » C’est dans le grondement de la tempête que les privilégiés, les insouciants des classes dirigeantes songeront, sous l’aiguillon de leur propre angoisse, aux âmes qu’ils auraient pu sauver.

Mon livre, j’en ai peur, ne sera bien compris que lorsque sera venu ce grand soir dont parlent mystérieusement les sociétés secrètes dirigées par les Juifs, ce grand soir qui doit envelopper des ombres de la mort et plonger dans le silence de la solitude les ruines de ce qui aura été la France.

Alors les jouisseurs d’aujourd’hui iront traîner les grandes routes avec des souliers usés, comme les émigrés d’autrefois.

Combien elle est parlante, cette gravure populaire qui représente une famille d’émigrés ! Le père est là,