Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/136

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étrange, et de cet ensemble se dégagera une figure d’une essence toute particulière : une Juive.

Quel roman encore que celui de ce fils de rabbin hongrois, qui fut Midhat Pacha ! Pacha, il commence, selon l’usage, par servir les siens, et organise avec Camondo et Sassoon, les écoles juives de l’Orient, puis il s’efforce d’acclimater les doctrines révolutionnaires dans le pays de l’immobilité, et trouve moyen de déranger même ces Turcs immobiles et impassibles que rien ne dérange, il crée le parti de la Jeune Turquie, et il a pour confident et pour agent en Europe un nommé Simon Deutsch[1], orientaliste, courtier politique, porte-drapeau en 1848 de la Légion académique de Vienne, mêlé à l’affaire d’Arnim, vivant à la fois dans les chancelleries et dans les brasseries du quartier latin. C’est sous les yeux de Midhat dans, son konak des bords du Bosphore, que se passe le drame sanglant dans lequel Abdul-Azis est assassiné, il est disgracié, rappelé, condamné à mort, et enfin relégué à Djeddah près de Médine, où il noue de nouvelles intrigues avec le Madhi, ce qui décide le sultan à le faire empoisonner.


Il y a des milliers d’existences semblables chez les Juifs. Si vous voulez voir un joli spécimen d’homme d’Etat juif, prenez Naquet et étudies-le. Celui-là est un inquiet, jeune, il donne le procédé d’un fulmi-coton pour faire sauter les villes, il publie son livre Religion, Propriété, Famille, dans lequel il réclame la communauté des biens et des fem-

  1. Un autre Deutsch est un des chefs importants du parti nihiliste. Arrêté dans le grand duché de Bade, il comparut au mois d’octobre 1884 devant la Cour martiale d’Odessa, qui le condamna à treize ans de travaux forcés.