Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/199

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Ils mirent du temps à tenir leur serment, mais en tout cas il faut constater que c’est au Temple, la maison mère des Templiers en France, que fut enfermé Louis XVI avant que le fils de saint Louis n’allât à l’échafaud, au Temple également que le petit Louis XVII fut martyrisé par le savetier juif Simon[1].

Nous n’avons pas, je pense, à insister sur l’étroite corrélation qui existe entre la Franc-Maçonnerie et les Templiers qui s’intitulaient eux-mêmes militia templi Salomonis, fratres militiæ Salomonis. Le fait est prouvé par le nom même de certaines loges. Le Manuel ou Tuileur déclare que « si les Templiers ont disparu dans l’ordre civil ils ont laissé des traces dans la Franc-Maçonnerie. » Ragon, une autorité maçonnique, admet également cette filiation[2].

Regghelini est particulièrement explicite à ce sujet.

Plusieurs rites, dit-il, conservent la distribution des anciennes maîtrises provinciales dans leurs dignités, et la commémoration allégorique des Templiers en reconnaissance du dogme et des doctrines qu’ils rapportèrent en Europe avec les chevaliers croisés. Les hauts grades qui, plus particulièrement commémorent les Templiers sont les Chevaliers du Soleil, le grand Écossais, le Patriarche des croisés, le Royal Secret, le Kadosch, tous les élus

  1. Comme tous les êtres de fatalité, Marie-Antoinette avait des pressentiments qui ne la trompaient pas, elle éprouvait pour cette tour du Temple une frayeur instinctive. « J’ai toujours eu une telle terreur de cette tour, disait-elle, à la fin de 1795, que j’ai prié mille fois le comte d’Artois de la faire abattre. C’était un pressentiment de tout ce que nous aurions à y souffrir. »
  2. Le grand chapitre de Stockholm prétend posséder le testament autographe de Jacques Molay, dans lequel il a établi la continuation des mystères des Templiers, sous l’apparence de la confrérie mystique des Maçons.