Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/222

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Le type ne perd jamais ses droits. Si on couronnait un Juif empereur d’Occident il trouverait moyen de vendre la couronne de fer. Lopes brocanta dans sa mission et de retour à Paris fit une vente qui fut plus courue encore que celle de Rachel et de Sarah Bernhardt. « En Hollande il acheta mille curiosités des Indes et il fit chez luy comme un inventaire, on criait avec un sergent. C’était comme un abrégé de la foire Saint-Germain, il y avait toujours bien du beau monde. »

Ce Lopes parait cependant avoir été relativement honnête homme. On l’accusait d’être l’espion des deux gouvernements, il fut démontré qu’il n’en servait qu’un seul, ce qui, me murmure à l’oreille un anti-sémite, tendrait à prouver qu’il n’était véritablement pas Juif.

C’est Ledoux, maître des requêtes, qui avait mis ce mauvais bruit en circulation. « De fait, dit Tallemant des Reaux, il croyait avoir la conviction entière par le livre de Lopez où il y avait : « Guadamisilles por et senor de Bassompierre tant, de milliers de maravedis, » et autres articles semblables. Lopez pria M. de Rambouillet (le voir ce bon Maistre des requestes. Le Maistre des requestes lui dit : Monsieur, il n’y a rien de plus clair, guadamasilles, etc. M. de Rambouillet se mit à rire : « Hé monsieur, luy dit-il, ce sont des tapisseries de cuir doré qu’il a fait venir d’Espagne pour M. de Bassompierre. »

Richelieu semble avoir traité son conseiller d’État comme on traiterait un Braün ou un Castagnary.

Le cardinal de Richelieu, raconte encore Tallemant, pour se divertir, un jour que Lopes revenait de Ruel avec toutes ses pierreries que le cardinal avait voulu voir exprès, le fit attaquer par de feints voleurs qui pourtant ne luy firent que la peur. Il y allait de tout son bien, aussi la peur fut-elle si grande qu’il fallut