Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/225

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lande plus qu’un asile, un terrain favorable où tous ses défauts fussent impuissants à se développer, où ses qualités puissent se donner carrière.

La destinée de cette race en effet est singulière : seule de toutes les races humaines elle a le privilège de vivre sous tous les climats et, en même temps, elle ne peut se maintenir, sans nuire aux autres et sans se nuire à elle même, que dans une atmosphère morale et intellectuelle spéciale. Avec son esprit d’intrigue, sa manie d’attaquer sans cesse la religion du Christ, sa fureur de détruire la foi des autres qui contraste si étrangement avec son absence de tout désir de convertir les étrangers à la sienne, le Juif est exposé dans certains pays à des tentations auxquelles il succombe toujours, c’est de qui explique la perpétuelle persécution dont il est l’objet. Dès qu’il a affaire à ces grandes cervelles d’Allemands avides de systèmes et d’idées, à ces esprits français épris de nouveautés et de mots, à ces imaginations de Slaves toujours en quête de rêves, il ne peut se contenir, il invente le socialisme, l’internationalisme, le nihilisme, il lance sur la société qui l’a accueilli des révolutionnaires et des sophistes, des Herzen, des Goldeberg, des Karl Marx, des Lassalle, des Gambetta, des Crémieux, il met le feu au pays pour y faire cuire l’œuf de quelques banquiers et tout le monde se réunit à la fin pour le pousser vers la porte.

Sur les têtes solides d’Anglais et de Hollandais, au contraire, le Juif ne peut rien. Il sent d’instinct, avec son nez qui est long, qu’il n’y a rien à tenter sur ces gens attachés à leurs vieilles coutumes, fermes dans les traditions qu’ils ont reçues de leurs aïeux, attentifs à leurs intérêts. Il se contente de proposer des affaires que les indigènes discutent minutieusement et qu’ils font quand elles sont bonnes