Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/241

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Ne vous écartez pas de l’ordre que nous vous donnons, car vous verrez par expérience que d’abaissés que vous êtes vous serez fort élevés.

V. S. S. V. F. F. Prince des Juifs de Constantinople, le 21 de Casleu 1489.

Il est inutile de dire que cette lettre, elle aussi, est déclarée apocryphe. Nous ne voyons pas, quant à nous, sur quoi on s’appuie pour contester l’authenticité de cette pièce qui résume admirablement la politique juive[1].


Dans le Comtat Venaissin seulement qui était alors terre papale, les Juifs de France avaient trouvé une liberté à peu près complète et une sécurité relative. En plein moyen âge, Avignon put être appelé « le Paradis des Juifs. »

Mistral n’a pas oublié les Juifs dans le tableau plein de couleur et de mouvement qu’il a tracé, dans Nerto, de l’Avignon des Papes.

 
E de cridèsto, de bravado,
De paro-garo et d’abrivado,
Em’un judiéu, de fes que i a,
Qu’alin davans cour esfraia.
Lou pecihoun ! lou capèu jaune !
A la jutarié ! que s’encaune ! –
Cinquanto enfant ié soun darrié,
E d’un pouceu, per trufarié,
Simulant éli l’auriheto

  1. Il faut lire à ce sujet, dans l’ouvrage de l’abbé Chabauty : Les juifs nos maîtres, quelques pages qui sont un chef-d’œuvre de critique ingénieuse et fine, d’érudition et de modération.
    L’éminent écrivain ne laisse pas subsister pierre sur pierre des objections que les juifs ont essayé d’élever contre l’authenticité de ces lettres.