Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/247

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Pour Dumas, particulièrement, l’influence exercée par la race constitue comme une diminution du patrimoine intellectuel de notre pays. Nul contemporain n’a été plus préoccupé des questions religieuses, nul n’a pénétré plus avant dans certaines profondeurs de l’être humain. J’avais insisté près d’un des membres les plus éminents de ces congrégations expulsées par la bande de Gambetta, pour qu’il lût ces belles Préfaces qui remuent tant d’idées, et je me souviens de ce qu’il m’écrivait à ce sujet : « Cet homme était fait pour être prêtre. »

Éclairée par la Vérité, cette intelligence si ferme, si virile, aurait pu rendre d’immenses services, lui-même semble avoir eu comme l’intuition de ce qu’il perdait et de ce qu’il faisait perdre aux autres en ne croyant pas, il n’a obéi à aucune ambition basse, à aucune tentation vile, à aucun désir de se mettre bien avec les prétendus libres-penseurs aujourd’hui au pouvoir et dont il a souvent parlé avec un mépris hautain, mais il n’a pu faire le pas décisif, il était aveugle-né et il est resté aveugle.

Qu’elle sera curieuse à étudier plus tard dans le grand écrivain cette sorte de fatalité de race à laquelle il n’a jamais pu se soustraire !

À propos de Shakespeare, l’illustre dramaturge a parlé éloquemment, dans la préface de l’Étrangère, des créateurs qui, en vieillissant, vont se perdre dans les abstractions et se dissoudre, en quelque sorte, dans ce qui est l’essence de leur être. De quelle lueur n’éclaire pas la psychologie de l’écrivain ce million en or vierge de la Princesse de Bagdad ?

Shakespeare, l’Aryen par excellence, s’élance dans le bleu, dans le rêve, dans la féerie, dans la fantaisie presque impalpable de Cymbeline et de la Tempête. La der-