Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/269

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type que nous coudoyons chaque jour les vices grossiers, la gloriole sotte, l’arrogance, le perpétuel besoin d’être en scène et de faire parler de soi.

En 1775, il commence à faire retentir tout Paris de son procès en séparation avec sa femme.

Le Mémoire pour la dame Sara Mendez d’Acosta, épouse du sieur Samuel Peixotto contre le sieur Samuel Peixotto sur une demande en nullité de mariage et sur le divorce judaïque, nous apprend l’origine du personnage et la façon dont il s’était marié.

Le sieur Peixotto, dit le préambule de ce Mémoire, est né à Bordeaux, au mois de janvier 1741, de parents juifs portugais, en 1761, il fut envoyé par la dame sa mère en Hollande et à Londres. Son père avait été un des banquiers les plus accrédités de l’Europe, et il lui convenait de suivre la même carrière, presque la seule dans laquelle un homme de sa nation puisse se distinguer. Il fut adressé dans la capitale de l’Angleterre au sieur Mendez d’Acosta, maison très connue dans la banque, et liée depuis longtemps à celle de Peixotto par les correspondances de commerce ainsi que par les rapports de nation et de religion.

Il fut bien accueilli, il eut l’occasion de voir la jeune Sara Mendez et l’épousa à la synagogue des Juifs portugais de Londres.

Rien n’était plus régulier qu’un tel mariage. Peixotto soutint néanmoins qu’on avait abusé de son innocence, il fit déclarer cette union nulle en décembre 1775, par un jugement par défaut contre lequel sa femme appela en lui intentant un procès qui, nous apprend Bachaumont, commença à être plaidé le 30 mars 1778.

Peixotto cependant ne paraît pas avoir eu beaucoup à ne plaindre de sa compagne, puisqu’il ne lui reproche que d’être de mauvaise humeur et de commencer à être sur le retour, en outre, d’être acariâtre, minutieuse et contredisante.