Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/272

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Il faut reconnaître que les plus fameux grotesques d’aujourd’hui, Hirsch faisant tracer ses armes sur le sable de son écurie de Beauregard, Ephrussi s’installant bravement dans la glorieuse demeure des de Luynes, Rothschild disant au duc d’Aumale : « Je partage la passion qu’avaient nos ancêtres pour la chasse, » n’approchent pas encore de ce ridicule.

Le curé de Talence, on le comprend, fut indigné de cette charge, il consulta l’archevêque et le tableau fut retiré de l’église.

Peixotto ne se tint pas pour battu, il s’adressa à l’archevêque, il l’assura qu’il était cohen, prêtre-roi, et qu’il devait être placé sur l’autel, qu’il y serait d’autant mieux qu’il appartenait aux deux cultes, La congrégation, rassemblée par Monseigneur en son château de Beauséjour, ne fut pas convaincue et éconduisit Peixotto sans aucun ménagement.

Peixotto, qui voulait absolument être reconnu comme cohen, accumula les preuves qui attestaient qu’il possédait le cohennat de père en fils. Il cita un extrait du registre des Juifs de Bordeaux : « Le zélé Jean Cohen Peixotto fonda le 16 du mois de Nissam, année du monde 5465 (selon la supputation israélite), une synagogue dans sa propre maison

    destiné à prouver aux mécréants que M. Peixotto descend en ligne directe d’Adam, de Noé, d’Aaron et de tous les Cohen de l’univers »
        La brochure porte cette épigraphe :

    Verum hoc tantum inter alias extulit urbes
    Quantum lento soient inter vihurna cupressi.

    A Avignon, de l’imprimerie d’Aubanel libraire de Sa Sainteté, 1759.