Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/304

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qui dit : « Voilà la peste, je demande qu’on l’inocule au pays tout entier, » elle rentre dans ces conceptions qu’il m’est impossible de comprendre.

En tout cas les efforts de Grégoire auront eu un résultat. Le tableau qu’il trace d’un coin de la France de 1788 pourra s’appliquer à la France de 1888 tout entière. Avec quelques emprunts nouveaux, deux ou trois sociétés financières et quelques rafles comme celle de l’Union générale, les Juifs nous auront rapidement enlevé le peu qu’ils ont consenti à nous laisser jusqu’ici.

Le sujet de concours proposé par l’Académie de Metz avait inspiré un certain nombre de mémoires et de brochures. Sous ce titre : Le Cri d’un citoyen contre les Juifs, M. de Foissac publia une violente protestation contre la conduite des Israélites en Alsace et en Lorraine.

Dom Chais, bénédictin à Saint-Avold et ancien curé de Charleville, proposa d’utiliser la rapidité des Juifs à la course pour porter des messages administratifs, il demandait aussi qu’on les employât à la récolte du miel dont ils sont très friands. Il ajoutait dans un second mémoire que les Juifs sont des oiseaux de proie auxquels il faut couper le bec et les serres.

M. Haillecourt estimait que, pour assurer le bonheur des Juifs et la tranquillité des chrétiens, il fallait transporter tous les Israélites dans les déserts de la Guyanne.

On voit qu’aucun grand courant d’opinion n’existait en faveur de l’émancipation des Juifs.

Quand la Constituante se réunit, quelques Israélites de Paris, MM. Mardochée, Polack, Jacob Trénel, Goldsmith rentiers, et J. Lazare, joaillier, se groupèrent pour solliciter de l’Assemblée l’émancipation des Israélites de France.

Par un hasard singulier, la Constituante eut à s’occuper