Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/330

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avant de devenir une annexe de l’Hôtel de Ville, avait été longtemps consacrée à saint Jean, le disciple bien aimé du Christ.

Les représentants d’Israël semblent avoir été émus par la solennité de ce spectacle.

Un de leurs premiers actes eut un caractère de grandeur qui n’est point habituel à ce qui sort d’eux.

Ils se rappelèrent les longues persécutions, les années innombrables qui s’étaient succédé toujours emplies d’angoisses aussi vives, toujours menacées de périls aussi redoutables. Ils se souvinrent que, pendant plus de douze cents ans, un homme seul avait constamment parlé pour eux, avait déclaré sans cesse qu’il fallait respecter la liberté de leur conscience, était intervenu auprès des rois pour protéger les persécutés, avait donné l’exemple de la tolérance en accordant aux Juifs, dans ses États, un traitement meilleur que partout ailleurs. Cet homme, toujours le même dans sa doctrine, toujours semblable dans sa bonté, cet homme qui ne meurt jamais, était le Vicaire de Jésus Christ[1]

  1. On trouve, à chaque page de l’histoire, trace de cette protection accordée aux Juifs par la papauté. Au XIIe siècle, saint Grégoire les défendit et les protégea dans tout le monde chrétien. Alexandre II félicita chaleureusement les évêques d’Espagne, qui avaient pris sous leur protection les Israélites persécutés. Innocent II et Alexandre III firent des démarches en leur faveur. Grégoire IX intervint pour eux en France, en Angleterre, en Espagne, il interdit, sous peine d’excommunication, qu’on troublât leurs fêtes. Clément VI leur accorda un asile à Avignon. Nicolas II écrivit à l’inquisition pour lui ordonner de ne point les contraindre à embrasser le christianisme par force. Clément XIII fît respecter pour eux cette liberté d’élever leurs enfants à leur guise que la Franc-Maçonnerie juive a enlevée aux Français dès qu’elle a eu le pouvoir.
        Le fait se comprend aisément. Des hauteurs où il planait, le Vicaire