Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/337

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Il suit encore qu’il ne saurait être déraisonnable ou injuste de soumettre à des lois exceptionnelles une sorte de corporation qui, par ses institutions, ses principes et ses coutumes, demeure constamment séparée de la société générale.

En assimilant, sans précaution, les Juifs à tous les autres Français, on a appelé une foule de Juifs étrangers qui ont infesté nos départements frontières et on n’a point opéré sur la masse des Juifs plus anciennement établis en France les heureux changements que l’on se promettait du système de naturalisation qui avait été adopté. A cet égard, les circonstances présentes parlent suffisamment d’elles mêmes.

Les Juifs, à ce moment, n’avaient pas encore inauguré leur nouvelle manière, le grand mouvement financier qui sera, comme on dit « la gloire du XIXe siècle, » et qui consiste à faire aller, venir, revenir l’argent, danser et miroiter l’or, à chiffonner et à froufrouter les billets bleus de façon à ce que le regard papillotant et troublé par ces tours de passe-passe n’aperçoive pas que ce mouvement est très simple et qu’il consiste à introduire dans les poches de l’Israélite ce qui est dans les poches du chrétien, ils n’opéraient pas encore sans douleur, ils s’en tenaient au vieux jeu, à la classique usure et, délivrés de toutes les entraves monarchiques, armés de leurs droits de citoyens, ils s’en donnaient à cœur joie.

La malheureuse Alsace râlait sous le Vampire, priait, suppliait, criait, s’agitait, menaçait. Le brave Kellermann, qui avait conduit tant de charges héroïques, sentait son courage l’abandonner devant ce flot de Juifs Allemands qui s’abattaient sur l’infortunée province qu’il gouvernait.

Eperdu, il versait ses chagrins dans le sein de l’Empereur et il écrivait de Colmar, à la date du 23 juillet 1806 :

La masse des créances pour lesquelles ils ont obtenu des inscriptions est effrayante.