Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/359

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un régiment de reîtres allemands qu’un principicule quelconque avait fourni à Henri IV.

Ces trafics, en apparence exclusivement financiers, avaient avantage en outre de servir puissamment l’idée juive. Les Juifs disséminés dans toute l’Europe, et auxquels on reprenait avec un bénéfice les créances qu’ils avaient achetées pour un morceau de pain, savaient qu’il y avait en France un des leurs qui traitait d’affaires d’Etat directement avec les ministres.

James de Rothschild, qui s’était installé déjà rue de Provence, n’était déjà plus le petit compagnon d’autrefois, il était baron autrichien, s’il vous plaît, grâce à M. de Metternich. Si la duchesse d’Angoulême, saisie de surprise à la proposition, s’écriait : Fi donc ! Lorsqu’on lui parlait d’admettre Mme de Rothschild en sa présence, le Nucingen qui traverse l’œuvre de Balzac avec son baragouin tudesque était déjà une manière de personnage.

Les Juifs d’outre Rhin, qui s’essayaient timidement encore, il est vrai, à prendre pied à Paris, s’habituaient à regarder la maison Rothschild comme la maison mère du judaïsme français. Avec l’esprit de solidarité qui anime la race, les Rothschild aidaient les nouveaux arrivants, leur fournissaient des fonds pour faire la petite usure, en même temps ils recevaient d’eux de précieux renseignements et organisaient cette police qui est sans égale dans le monde entier[1].

  1. Voir à ce sujet le livre de Capefigue : Histoire des Grandes Opérations financières que l’avenir, plus juste que le présent, mettra parmi les rares œuvres de ce temps destinées à survivre. Consulter aussi un ouvrage financier signé Auguste Chirac : La Haute Banque et les révolutions. L’auteur n’a guère fait d’ailleurs que