Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/372

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L’esprit Saint-simonien et l’esprit judaïque, écrit-il, ont cette similitude que tous deux tendent à la spéculation, à la fortune, mais le Saint-simonisme se colore, se passionne, se poétise. Il fait de la théorie humanitaire sociale tandis que le judaïsme se borne à travailler, spéculer, gagner, l’un fait briller le ducat d’or, le met sous le prisme du soleil, l’autre se contente de le mettre dans sa bourse de cuir sans se laisser jamais éblouir par le faux éclat : Est-il de bon aloi ? voilà tout ce qu’il regarde, apprécie et ce qui le fait se déterminer.

Le propre des Juifs qui ont crucifié le vrai Messie est d’essayer d’en créer de faux. Ni Bazar, ni enfantin ne se trouvèrent à la hauteur du rôle. Les Saints Simoniens non juifs suivirent leurs chimères sur tous les chemins, les Saints Simoniens juifs, comme les Rodrigues et les Pereire, en revinrent vite à l’instinct de la race et se mirent à brasser des affaires.

Les Rothschild, spéculateurs peu spéculatifs de leur nature, s’étaient gardés, on le comprend, de suivre juifs de l’école Saint-simonienne dans leurs tentatives de régénérer le monde. Dans l’immense Paris des idées et des utopies, ils ont toujours été les mêmes que dans leur maison de bois à grillage épais de la Judengasse de Francfort, ils attendent qu’on frappe à la porte pour entrouvrir le judas et demander quel gage on apporte.

Le premier projet des frères Pereire, le chemin de fer de Saint-germain, ne leur avait guère souri, cependant, comme Jacob ne refuse rien à ses frères, ils aidèrent et commanditèrent un peu leurs anciens employés.

Quand le succès fut venu, ils trouvèrent qu’il y avait vraiment quelques bénéfices à réaliser dans cette voie. Seulement, à propos du chemin de fer du Nord, ils prièrent les Pereire de ne s’occuper en rien des détails d’organisation,