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LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE ET LE SECOND EMPIRE



La Révolution de 1848 est la seule en France qui n’ait point été agréable aux Juifs, en attendant celle qui leur sera infiniment moins agréable encore, la bonne, celle qui sera faite contre eux.

Le coup de pistolet de Lagrange faillit bien faire sauter la banque juive, mais comme les grecs qui ne s’asseyent jamais à la table d’écarté qu’avec un roi ou deux de rechange dans la poche de leur gilet, les Rothschild ne se mettent au jeu qu’avec deux ou trois hommes d’État juifs dans la manche. Le vrai roi tombé sous la table, le banquier étala brusquement sur le tapis, devant la galerie qui n’y vit que du feu, un joli lot de rois tout neufs : Crémieux et Goudchaux. Je crois bien qu’il y avait un brelan et que Marie était aussi d’origine juive.

Le premier a joué un rôle assez important dans la Juiverie, un rôle assez néfaste dans notre histoire, pour que nous lui consacrions un chapitre spécial. Goudchaux tripotait dans la petite banque, il exploitait les commerçants parisiens gênés, avec l’aide secrète de Rothschild ; il escomptait ce qu’on nomme, je crois, des broches. C’était une manière de Tirard ; du fabricant de bijoux faux, ministre des finances de la troisième République, qui égare si facilement cent millions au prêteur sur gages de la deuxième, la différence est peu sensible[1].

  1. Dans notre Révolution de 1848, disait Crémieux en 1859, devant le conseil de guerre d’Oran, deux Juifs étaient attachés au timon de