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la france juive

Les Juifs du Midi déployèrent les qualités particulières à leur race et que nous avons déjà constatées : le brio, le bagoût, le mouvement. Avec eux l’or, qui s’entasse lugubrement dans les caves de Rothschild comme ramené par le râteau silencieux d’un croupier invisible, sonna, tinta, brilla avec des splendeurs de féerie et des bruits de chanson ; il accompagna, comme le refrain de Marco, la période joyeuse de ce règne qui devait finir dans d’épouvantables catastrophes.

Au roulement des écus s’unissaient les ronflantes déclamations sur le règne de la civilisation, l’ère des progrès, l’amélioration des cités et la moralisation des individus par le gaz.

Pour revoir ce spectacle véritablement éblouissant, si proche de nous par la date, et qui semble déjà perdu dans le lointain des âges, vous n’avez qu’à relire les beaux discours dans lesquels les tripoteurs et les satisfaits d’aujourd’hui flétrissaient ces scandales, ces déchaînements d’appétit, cette déification de la richesse, opposaient à ces corruptions l’austère image de la future République qui réduirait les dépenses, proscrirait le népotisme, respecterait le domicile de chacun !

Un livre d’un grand écrivain, qui du moins, lui, est un honnête homme, les Manieurs d’argent, résume ce mouvement, comme le livre de Toussenel avait résumé le mouvement du règne de Louis-Philippe.

Toussenel, cependant, avait eu le courage d’indiquer le rôle prépondérant du Juif dans ces hontes. M. Oscar de Vallée a laissé ce point dans l’ombre. Le temps avait marché, en eflet, et le Juif était devenu un adversaire qu’on ne pouvait pas braver sans danger. Cette lacune, néanmoins enlève à l’ouvrage toute signification précise et en fait une