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le juif dans l’histoire de france

« Frère, a dû dire Jules Simon, tu t’en es assez donné toi et tes amis, cède la place aux Juifs allemands qui attendent impatiemment leur part de curée ; tu reviendras avec un autre tour dans ton sac et après avoir personnifié merveilleusement, par ton bouillant courage, la guerre à outrance, tu personnifieras avec tes qualités d’organisation et tes connaissances en géographie l’espoir de la revanche. »

Remarquez que dans ces conférences, où se décide le sort de la France, le Français originaire, le Français natif, le fils des Français, qui ont défriché le sol, fait la Patrie, n’intervient en aucune façon. Le dialogue se poursuit entre deux Juifs étrangers ; l’un est Italien et descend d’Allemands qui s’appelaient Gamberlé, l’autre est Suisse, s’appelle Schweizer de son nom primitif, Suisse de son nom d’acte de naissance, Simon de son nom littéraire[1]. Ni le premier, ni le second, n’ont reçu pour gouverner aucune espèce de mandat.

Il ne déplaît pas à l’imagination de se figurer les vrais représentants du pays, qui paye, qui combat, qui meurt, attendant dans une antichambre la fin de cette entrevue israélite.

— J’ai trois de mes enfants tombés pour la Patrie, dit un vieillard à cheveux blancs, faut-il sacrifier le dernier ? Je suis prêt.

— Faut-il aller soigner des blessés ou des varioleux ? interroge la Sœur de Charité ; j’attends vos ordres en priant Dieu pour vous.

  1. Il est toujours amusant de voir comment ces gens-là se respectent entre eux. Voilà comment, au mois de mai 1884, le journal de Gamberlé traitait ce pauvre Jules Simon : « M. Schweizer dit Suisse, dit Simon, qui a changé de nom comme tous les comédiens, etc., etc.