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tuer tant qu’on put. Dénoncés par les meneurs qui les avaient entraînés, par les Barrère qui, depuis, sont devenus ministres plénipotentiaires, victimes de leur courage, ces malheureux jonchèrent de leurs cadavres les rues, les avenues, les squares, les jardins, les parcs.

Vous les avez certainement rencontrés ceux-là, pendant le second siège, allant aux remparts avec conviction, faisant cuire leurs pommes de terre sous les arbres des Tuileries, défilant en bon ordre devant le palais de Rothschild et n’ayant pas la pensée d’y entrer. Pour la basse Juiverie allemande qui gouvernait Paris, l’hôtel de Monsieur de Rôthschild (mettez toujours un accent d’admiration sur l’ô), était un objet de vénération, et sans effort elle imposait le respect de cette demeure à ces multitudes armées[1].

L’Aryen, est-il nécessaire de le répéter, est un être de foi et de discipline et il garde ces sentiments même dans la révolution ; il est né pour être le croisé intrépide et croyant, le soldat de la vieille garde, la victime obscure et intéressante encore d’une Commune. Il est tour à tour le héros de la Chanson de geste, le grognard que célèbre Béranger, le combattant noir de poudre des trois Journées, celui qui

______……… Sur l’or jonché devant ses pas,
Vainqueur, marchait pieds nus et ne se baissait pas.

  1. Un témoin oculaire et très véridique, j’en suis convaincu, me racontait ce petit fait qui est caractéristique. Le 27 ou le 28 mai, quand tout était déjà perdu pour la Commune, les Fédérés avisèrent sur la place de Belleville la boutique d’un bonnetier, et ma foi, ils se mirent à s’emparer des chaussettes avec la joie enfantine que nous avons tous éprouvée à changer de linge après quelque grande fatigue. Un sergent arrive, leur reproche de déshonorer leur cause par le pillage, et voilà nos gens retournés et restituant tout ce qu’ils avaient pris. N’est-ce pas très Parisien ?