Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/480

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Waddington ne bougeait mie et la gauche, presque tout entière mêlée aux spéculations financières et vivant ainsi aux gages des Juifs, trouvait naturellement cette conduite admirable.

Un autre envoyé de la Roumanie, M. Catargi ne fut pas plus heureux. Voici textuellement, d’après les journaux israélites, la réponse cynique que lui fit Gambetta : « J’engage votre gouvernement à s’exécuter, la France ne reconnaîtra pas l’indépendance de votre pays sans que vous ayez reconnu les droits civils à tous les Juifs sans distinction. M. Crémieux y tient. M. Waddington a pris au congrès de Berlin l’initiative de cette question, il y va de l’honneur de la France de ne pas la laisser éluder. Moi-même j’ai donné ma parole à Crémieux de l’appuyer, ainsi je ne peux encore une fois que vous engager à remplir sans délais vos engagements. »

Répétons qu’il ne s’agissait nullement d’une question de liberté religieuse.

M. Ernest Desjardins écrit encore à ce sujet dans sa brochure : Les Juifs en Moldavie :

J’affirme que le motif religieux n’a aucune part dans les mesures prises par le gouvernement, ni dans l’hostilité que la population témoigne aux juifs. La tiédeur des Grecs orthodoxes pour leur culte et l’indifférence des prêtres salariés par l’État rendent impossible le moindre soupçon de persécution religieuse. Ce qu’on hait c’est un peuple étranger dans un pays dont il absorbe la substance, formant un État dans l’État, comme les protestants en France avant les édits de Richelieu.

Mais nous avons de ce fait un témoignage plus significatif encore, celui de M. Ad. Franck qui jouit dans le monde israélite d’une estime méritée.

Dans la réponse qu’il adresse à M. Xavier Roux qui lui