Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/54

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un chic, une allure artificielle, une verve conventionnelle et factice que le Juif s’approprie de suite dès qu’il lui est démontré que ces chroniques, ces opérettes, ces articles Paris sont d’un débit avantageux. En outre sa haine pour tout ce qui est beau et glorieux dans notre passé l’inspire dans cette œuvre de démolition par la raillerie à laquelle les Français applaudissent avec un sourire idiot.

Parler français est autre chose. Pour parler une langue il faut d’abord penser dans cette langue, il y a entre l’expression et la pensée une corrélation étroite. On ne peut pas s’adresser à quelque Leven ou à quelque Reinach pour faire naturaliser son style comme on fait naturaliser sa personne, il faut avoir sucé en naissant le vin de la patrie, être vraiment sorti du sol. Alors seulement, qu’il s’agisse d’attaquer comme Voltaire, Paul Louis, ou Proudhon, de défendre comme Louis Veuillot, votre phrase a un goût de terroir puisé à un fonds commun de sentiments et d’idées.

Quelle preuve plus convaincante de ce fait que Gambetta, dont nous aurons l’occasion d’apprécier plus loin l’étonnante phraséologie ?

Les autres Juifs plus prudents ont évité en partie ce ridicule et se font une langue à eux, la langue bizarre citée maintenant dans presque tous les journaux, et qui délaie dans des périodes insipides et grises un certain nombre de banalités.

En constatant cet envahissement de notre littérature, on songe involontairement au récit du rabbin Benjamin de Tudèle qui, visitant la Grèce au moyen âge, rencontra des hordes de Juifs campés sur le Parnasse. Le contraste n’est-il pas émouvant ? Des bandes sordides de ces circoncis qu’Aristophane méprisait tant, installés parmi ces lauriers