Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/544

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les questions à travers des lieux communs, les regarderait en face, ne confisquerait-il pas les biens juifs ? Pourquoi, avec les ressources ainsi créées, ne permettrait-il pas aux ouvriers d’expérimenter leurs théories sur l’exploitation collective et directe des usines et des établissements industriels ? La plupart des propriétaires se prêteraient très volontiers à cette expropriation à l’amiable, dès qu’ils seraient convenablement indemnisés. On pourrait juger, par les résultats, des avantages et des inconvénients que présentent, avec leur constitution différente, les syndicats ouvriers purement laïques, et les syndicats formés sur le modèle des Cercles catholiques ouvriers.

Il importe, dans de tels sujets, de ne pas se faire d’illusion, et de prévoir sur quoi on peut compter.

Les Juifs possèdent la moitié du capital circulant sur la terre, or la fortune de la France, qui paye un budget de près de quatre milliards[1], peut être évaluée à cent cin-

  1. Le budget ordinaire de 1886 est de trois milliards trente millions six cent douze mille trois cent quatre vingt-huit francs. Le budget extraordinaire est de cent soixante-neuf millions huit cent huit mille deux cents francs. L’indemnité de cinq milliards payée à l’Allemagne n’est point la cause de cet accroissement insensé, comme les républicains s’amusent à le faire croire aux naïfs, puisque le budget de 1876 était de deux milliards cinq cent soixante-neuf millions dans lesquels étaient compris 200 millions pour l’amortissement. Les dilapidations et les malversations de ceux qui nous gouvernent expliquent seules l’écart entre le budget de 1876 et le budget actuel. Depuis sept ans que vous êtes au pouvoir, a pu dire un député républicain, M. Amagat, aux séides de Gambetta, vous avez dépensé plus de dix-sept milliards, vous avez accru la dette publique de plus de huit milliards. Les dilapidations opportunistes ont été plus désastreuses pour la France que la guerre de 1870. »
        Les députés en sont arrivés à ne plus discuter ce budget formidable. On vote cinq ou six cents millions en une heure, dans la dernière quinzaine de l’année, devant des banquettes, avec une centaine