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L’existence des juifs chinois n’est connue que depuis le XVIIIe siècle.

Le P. Ricci, le jésuite, dit M. d’Escayrac de Lauture, le premier et le plus grand missionnaire de son ordre en Chine, fut aussi le premier qui fit mention des Israélites chinois. Le P. Alexi les visita plus tard. Le P. Goyani copia les inscriptions hébraïques de leur synagogue, elles furent perdues, mais recopiées plus tard par le P. Gambit. Les Lettres édifiantes publiées au XVIIIe siècle par les jésuites nous font connaître ce que ces hommes éminents avaient pu apprendre. Depuis cette époque les missions ont été moins florissantes, les missionnaires protestants eux-mêmes ont plus écrit que vu, plus disserté que risqué.

C’est sous la dynastie des Khar (c’est-à-dire il y a deux mille ans au moins), que les Israélites parurent en Chine au nombre de 70 familles ou groupes portant le même nom. Leur nombre paraît s’être réduit, peut-être parce que beaucoup d’entre eux embrassèrent l’islamisme il y a quelques siècles.

Les Israélites occupèrent d’abord plusieurs villes parmi lesquelles Pékin. On ne les rencontre plus aujourd’hui qu’à Khai-Fou, chef-lieu du département du même nom Khai-Fou-Fou, ainsi que de la province et du gouvernement de Khouan, ville jadis immense et très peuplée, fort réduite après une inondation survenue en 1642, située au sud et à deux lieues environ du fleuve Jaune, par 32° 52′ de latitude nord et 1° 56′ 30″de longitude occidentale comptée de Pékin.

Les Israélites chinois ont un respect particulier pour le livre d’Esther qu’ils appellent Ipetha mama (la grande mère). Leurs rouleaux de la Thora n’ont ni points ni virgules, sous prétexte que Dieu a dicté la Loi si vite à Moïse qu’il n’a pu mettre la ponctuation.

    contribution versée par l’époux. Le chef religieux de ces Israélites est un certain rabbin Mardochée, qui est en même temps, un des plus grands fabricants de soie du pays. On le dit riche à plusieurs millions. »