Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/79

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tants n’étaient ni Juifs, ni domestiques de Juifs, menaça, s’il ne se taisait pas, de faire pendre au grand mât d’un de nos navires de guerre ?

Qui ne se rappelle le Juif Lévy de l’Enfida ?

Qui a oublié Mortara, ce petit Juif à propos duquel toute la presse vendue à Israël accabla d’injures un saint pontife qui se contenta de dire au gamin avec son sourire angélique : « Cher enfant, tu ne sauras jamais ce que ton âme m’aura coûté ! »

Le père Momolo Mortara était un type, il exploitait son fils comme Raphaël Félix exploitait Rachel qu’il s’était réservé le droit, dans son traité avec l’impresario américain, de montrer morte et revêtue du peplum dans son cercueil. Dès que le père Mortara avait besoin d’argent, il sentait sa douleur se renouveler et il allait trouver Cavour. Cavour, qui prétendait que l’affaire Mortara l’avait autant aidé à faire l’Italie que Garibaldi, donnait quelques ducats au père éploré, les journaux libéraux français qui applaudissaient à l’unité italienne, comme ils devaient, avec leur patriotisme ordinaire, applaudir à l’unité allemande, entonnaient leur grand air de bravoure contre le fanatisme éternel, le Saint-office, le despotisme papal, ils versaient des larmes sur ce père qu’ils appelaient « une victime sacerdotale. »

La mort de Cavour et l’occupation de Rome par les italiens ruinèrent ce pauvre Mortara qu’on mit au rancart dès qu’on n’eut plus besoin de lui ; accusé d’assassinat, il passa devant la cour d’assises de Bologne le 28 octobre 1871, et il eut la chance d’être acquitté, grâce à l’appui des Francs-Maçons.

L’affaire Victor Noir est encore présente à toutes les mémoires. Victor Salmon, dit Victor Noir, était, selon l’Elbf-