Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/94

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Il est aisé de comprendre que les innombrables Lévy, Salomon, Mayer, qui peuplent la préfecture de police depuis les commissariats jusqu’au dernier emploi d’inspecteur de la sûreté, n’arrêteront un de leurs coreligionnaires qu’à la dernière extrémité[1].

Voici ce qu’écrivait Maxime Du Camp à une époque déjà bien éloignée de nous moins par les années écoulées que par les changements accomplis.

Les condamnations qui ont atteint les Nathan père, mère, frères et gendres, en tout quatorze personnes, représentaient un total de deux cents années de prison[2]. Ce sont les juifs principalement qui, se livrant à des méfaits humbles, mais incessants, accomplissent ces sortes de fonctions héréditaires ils sont à craindre non pour leur audace, car rarement ils assassinent, mais par leur persistance dans le mal, par l’inviolable secret qu’ils gardent entre eux, par la Patience qu’ils déploient et la facilité

  1. Dans son livre le Service de la sûreté par son ancien chef, M. Macé nous a montré « les agents signant leurs rapports avec les *** maçonniques, et faisant partout, même en service, les signaux de cette société. »
  2. Le doyen des Nathan était un véritable patriarche, il faisait remonter sa première condamnation pour vols au 11 germinal an XIII, il subit la dernière a soixante-dix ans, le 6 mai 1852. À cette époque, il exerçait la profession de marchand de bois et jouissait d’une grande considération dans son quartier, ami des arts il était le bienfaiteur des artistes du boulevard du Temple, auxquels il prêtait de l’argent à cinquante pour cent.
    Le clan des Nathan, disent les Causes célèbres, a eu ses illustrations féminines, Minette ou Esther Nathan, femme Mayer, voleuse de montres (devantures), voleuse à la tire, et surtout sa sœur, Rosine Nathan, élégante et fertile en déguisements. Deux fois, à Saint-Germain et à Bicêtre, Esther put s’évader sous les riches habits de sœur, car Rosine Nathan a, pendant de longues années, trompé ses victimes et la police, sous les déguisements les plus divers. Femme du monde au besoin, elle a, comme « l’Asie » de Balzac, ses gens, sa voiture, ses dentelles, ses diamants. Elle a le langage de la grande dame,