qu’ils trouvent pour se cacher chez leurs coreligionnaires. Les voleurs juifs se mettent rarement en lutte ouverte contre la société, mais ils sont toujours à l’état de lutte sourde et astucieuse on dirait qu’ils prennent une revanche, qu’ils sont dans leur droit et qu’après tout ils ne font que ressaisir, lorsque l’occasion se présente, un bien dont leurs ancêtres ont été si souvent et si violemment dépouillés par les nôtres.
Parfois ils se réunissent par bandes et font le vol en grand comme on fait le négoce[1] Ils ont leurs correspondants, leurs
- ↑ Ces associations de malfaiteurs juifs semblent s’être perpétuées.
Au mois d’octobre 1884, on arrêtait à Strasbourg un nommé Meyer dit
Leitem, qui avait pour spécialité de centraliser les titres et les valeurs
provenant de vols.
On retrouva chez lui un lot de 400,000 francs d’actions volées à Bruxelles, un lot d’un million de valeurs soustraites, il y a quelques années, à M. Burat, agent de change, 200,000 francs de titres volée à madame veuve Bontemps, propriétaire du café du théâtre Montmartre.
Il paraît difficile de comprendre comment Meyer se serait mis en rapport avec tous ces voleurs différents s’il n’existait pas une organisation cosmopolite fonctionnant régulièrement.
Quoi de plus significatif, d’ailleurs, que les lettres adressées à la Société Financière, à la suite d’un vol fameux et signées Michael Abrahams ? Tout commentaire, je crois, serait superflu devant la tranquille effronterie de ces gens, qui servent d’intermédiaires aux voleurs, qui traitent cela publiquement comme une affaire ordinaire :
Telegraphic address London, le 27 septembre, a 8 heures.
Mabrams, London.
Société Financière, Paris
Nous avons reçu aujourd’hui la visite de M. Samuel, l’agent des détenteurs de vos titres. Il vous informe que ces derniers voudront
comme elle en a les dehors. C’est un ’Collet’
femelle, comédienne au moins autant que voleuse. »
C’était un peu le type de la Schumacher, cette file de cocher, qui fut
une des élégantes de Paris et qui épousa le marquis de Maubreuil. Le frère
était au Bagne, où naturellement il ne resta pas longtemps, tandis que la
sœur recevait les gens les plus distingués de Paris.