Page:Drumont - La France juive, tome second, 3eme édition, 1886.djvu/495

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Maçon est d’accord avec ceux qui ont organisé une affaire, soit dans un intérêt électoral, soit dans un but de chantage.

Les études sur le huis-clos, le secret, les attentats à la pudeur sont d’un penseur et d’un légiste.

L’enfant, dit très bien l’écrivain, n’a pas conscience fort nette de la réalité des choses. De même que le bébé naissant étend le bras pour toucher les objets les plus éloignés de même l’enfant ne distingue que peu à peu la matérialité des actes. Il les confond, présents ou passés. Il ne met pas une grande différence entre ce qu’il a vu ou entendu. Parfois il croit avoir entendu ce qu’il a vu et vu ce qu’il a entendu.

Un criminaliste, M. Forster, m’a dit qu’à Londres, il avait, devant plusieurs médecins témoins, persuadé peu à peu une petite fille qu’elle avait mangé un bonbon une heure auparavant, alors qu’elle n’avait que bu un verre d’eau rougie.

Or, cet enfant est le témoin qui, d’ordinaire, est regardé comme le plus croyable et qui est le plus cru. Il y a cet adage criminel : « plus le témoin est petit, plus il pèse ! »

C’est là-dessus que comptent les Francs-Maçons qui excellent dans ces préparations de procès d’attentats à la pudeur. On fait croire l’enfant à la réalité de certains faits qui n’ont jamais existé, on lui fait apprendre une leçon qu’il répète par vanité pour ne pas avoir l’air de manquer de mémoire. Sous ce rapport, les organisateurs sont d’une habileté incroyable dans le choix de leurs sujets. Dans un village où j’habitais les Frères étaient adorés, les mêmes instituteurs étaient là depuis vingt ans, ils avaient élevé tout le pays. Un jeune Frère arrive, un scandale se produit et il se trouve que le père de l’enfant, qui se prétendait victime, avait été condamné jadis à vingt ans de travaux forcés pour attentat à la pudeur. Evidemment il y eut, en cette occasion, soit corruption par le père, soit pré-