Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/103

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Par une mesme trace,
Nous figure en son rond
Du père au double front
Et l’une et l’autre face :
Amy, pour toy je veux
En poétiques vœux
De la nouvelle année
Le jour solenniser,
Afin d’éterniser
Nostre amour nouveau née.
Je t’offriroy les dons,
Qui furent les guerdons
Des plus vaillants de Grèce :
Ou l’or malicieux
Qui tenteroit les yeux
D’une chaste Lucrèce :
Je t’offriroy encor’
L’ambitieux thresor,
Que le marchand avare
Au plus près du matin
Pille pour son butin
Au rivage barbare :
Mais tant et tant de biens,
Que je désire tiens
Ne sont en ma puissance :
Et l’avare souci
N’appauvrit point aussi
Ta riche suffisance.
Si ma main eust acquis
Le savoir tant exquis
D’un Lysippe, ou Appelle
Tu devrois au pinceau.
Au marbre, et au ciseau,
Ta louange plus belle.
Je n’oubliroy ici
Ton Sybilet aussi
Dont le docte artifice
Nous rechante si bien
Du Roy Mycénien
Le triste sacrifice.
Mais la Muse et les Dieux