Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/104

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Ne t’ont fait studieux
D’une peinture morte,
Et puis contre le temps
En mes vers tu attens
Une image plus forte.
Mais que di-je en mes vers ?
Les tiens, qui l’univers
Rempliront de leur gloire,
Sur le marbre des cicux
Engraveront trop mieux
Le vif de ta mémoire.
Tes phalènes tant doux
Qui coulent entre nous
Mille grâces infuses,
De nous sont adorez
Pour estre redorez
Du plus fin or des Muses.
Tu vivrois par les sons
Des plus hautes chansons
Si je sçavois eslire
L’inimitable voix,
Que le grand Vandomois
Accorde sur sa Lyre.
Quels parfaicts artisans
N’ont bien donné dix ans
Au rond de leur science ?
Qui veut ravir le pris,
Doit estre bien appris
Par longue expérience.


ESTRENES A. D. M. DE LA HAYE

Je fay présent de fleurettes descloses
A Flore mesme, et à Venus de roses,
Quand par ces vers peu florissans j’essaye
Faire florir la florissante Haye :
Qui par l’hyver de son aage touchée.
Comme ces fleurs, ne se verra seichée :