Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/145

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Philosopher hautement :
Et voyant que la fortune
Ne nous veut estre opportune,
Nous feindre un contentement.
Quel estât doy-je donc suivre,
Pour vertueusement vivre ?
Je ne parle désormais
Du courtisan ou agreste :
Car c’est la fable d’Oreste,
Qui ne s’achève jamais.
Le tonneau Diogenique,
Le gros soury Zenonique
Et l’ennemi de ses yeux,
Cela ne me déifie :
La gaye philosophie
D’Aristippe me plaist mieux.
Celuy en vain se travaille.
Soit en terre ou soit qu’il aille
Où court lavare marchand.
Qui fasché de sa présence,
Pour trouver la suffisance .
Hors de soy la va cerchant.
Macrin, pendant qu’à Ivrëe
Dessus ta lyre enyvrëe
Du nectar Aonien,
Tu refredonnes la gloire,
Qui consacre à la mémoire
Ton Mecenas, et le mien :
Ma Muse qui se pourmeine
Par Anjou et par le Maine,
A fait ce discours plaisant :
Riant les erreurs du monde,
Ou en raison je me fonde,
Le sage contrefaisant.


AUDIT S. MACRIN

SUR LA MORT DE SA GELONIS

Par un tombeau Arthemise honora
Et son Mausole, et sa gloire, qui dure