Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/175

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Panché à droit, d’un pied ferme il se fonde :
Ainsi que Dieu, lorsqu’il darde sur nous
Le feu vengeur des offenses du monde :
Ce fort Hebrieu rodant ainsi sa fronde,
Deux fois, trois fois, assez loin de sa teste,
Avec un bruit, qui en fendant Tair gronde,
Fit descocher le traict de sa tcmpeste.
Droit sur le front, où le coup fut donné.
Se va planter la fureur de la pierre,
Le grand Colosse à ce coup estonnj,
D’un saut horrible alla broncher par terre.
Son harnois tonne, et le vainqueur se serre :
Puis le sciant mesmes de son espec.
Entortilla, pour le pris de sa guerre.
Autour du bras la grand’tesle couppee.
Lors Israël, que la peur du danger
Suivoit encor’ en sa victoire mesme.
Soit de son camp, et du vainqueur Berger
Envove au ciel la louange supresme.
Le Philistin palle de peur extresme
Monstre le dos, d’une fuite vilaine :
Abandonnant le grand tronc froid et blesme,
Qiii gist sans nom sur la déserte plaine.
Chantez, mers vers, cest immortel honneur.
Dont vous avez la matière choisie :
Ce vous sera plus de gloire et bon-heur
Que les vieux sons d’une fable moisie.
Car tout au pis, quand vostre poésie
Du long oully devroit estre h proye,
Si avez vous plus saincte fantaisie,
Qiie le sonneur des Pergames de Troye.


HYMNE DE SANTÉ AU SEIGNEUR ROBERT DE LA HAYE


Jà tes languissantes veines
Estoyent pleines
D’un feu violent, et fort,
Jà les pallissantes fièvres