Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/184

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1J4 ŒUVRES COMPLÈTES DE j. DU BELLAY ODE AU PRIXCE DE MELPHE divisée en treize pauses Voyant en ce siècle où nous sommes Sans faveur les plus doctes hommes. Les arts d’Apollon en mespris. Les Muses servir de risée Kt la gloire aussi peu prisée, Que les vertus en peu de pris. Au croc, j’avois pendu ma lyre. Délibéré de plus ne dire Le los des hommes vertueux, Pour ne perdre plus la despence, Le temps, la peine et la semence. En un champ si peu iVuctucux. Mais ton sçavoir admirable. Mais ta vertu vénérable, Prélat des Prélats Phonneur, Veut que ce propos je change, Et veut que d’une louange Je sove encor le sonneur. PAUSE I Ta Sirène Sicilienne, Terre autrefois jointe à la mienne, Par le nœu du sang Angevin, M’invite à chanter avec elle De Melphe la gloire immortelle. D’un chant qui soit plus que divin. Le lien de l’amitié sainte, Qui tient si sainctement estreinte Ton ame à ce grand Cardinal, Dont le nom si fameux je porte, Bien qu’à mon cspaule peu forte Ce fais soit par trop inégal. Ceste amitié me convie D’immortalizer ta vie. Au sein de l’éternité, Encor que ta renommée D’une aile mieux emplumee Vole à l’immortalité.