Page:Du Bellay - Œuvres complètes, édition Séché, tome 2.djvu/55

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Qui en cest aage sont nées
Où maint gentil escrivant
A bien osé entreprendre
Par ses droits vers de rendre
Leur haut honneur survivant ?
La vertu est trop severe
Qui la Muse ne révère.
La Muse aime la Vertu.
Tu ne verras doncq’ Comtesse,
Dévaler de la hautesse
Ton los par mort abbatu.
Qui publiera les louanges
Des nostres, ou des estranges
Et de toy ne chantera
L’esprit, la douceur, la grâce.
Dont la généreuse race
De Clairmont se vantera ?
C’est pourquoy mes vers aspirent
Où tes louanges le tirent :
Bien que ton sçavoir soit tel
(Si tu le veux entreprendre)
Que ton renom se peut rendre
Par toymesmes immortel.


AU REVERENDISSIME CARDINAL DU BELLAY

ODE XVII

Cestuy-là qui s’estudie
Représenter en ces vers
Tous les accidens divers
De l’humaine tragédie,
Celuy encores descrive
Tous les flots tumultueux,
Qui retournent à la rive
D’Euripe l’impétueux.
L’air, le feu. la terre et l’onde.