Page:Du Bois de la Villerabel - La Légende merveilleuse de monseigneur saint Yves.djvu/10

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Épistole au Lecteur.

Lecteur, qui, n’aiant apprins tel langaige dès ton bas- âge ès eſcholes, ſerois marry que ie te ſerue le faon de l’ours avant que d’eſtre leſché, c’eſt-à-dire vilaines faultes & barbariſmes, ie te diray que i’ay pourtant édulcoré mon eſcript du ſuc d’excellens Autheurs, à ſeulle fin de t’eſpargner ennuy & peine de tous iours auoir le nez au gloſſoire. Comme à toy, Moroſe & Querelleux, qui traiderois mon liure de puéril ou chiméricque, ie reſpondrois :

« Metz lunettes à tes yeulx chaſſieulx pour mieulx voir certains traiclz & notes qui te diront mon cher désir d’imiter le Saige n’advançant rien qu’il ne prenne »

Au iour meſme où par les ſoins, zelle & déuotion ſingulière d’ung illuſtre Prélat, enffant de noſtre Cornouailles & bien mémoratif des choſes du paſſé, le superbe Sépulchre d’Yues de Kermartin ſurgiſt de ſes ruynes, ne conuient-il point à chacung Pèlerin d’y dépoſer, auecq ſa complaincte, candelles bénytes &