Page:Du Bois de la Villerabel - La Légende merveilleuse de monseigneur saint Yves.djvu/55

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dantes & aduerzes partyes, fans les relafcher par trop de molleffe ou contraincdre par trop de féuérité ; & l’on pcult dire de noftre Patron des traua’ùh\en proce^ qu’il eftoit fi entendu dans l’art de mefnager les ef- peritz qu’il les faifoit obfcruer vng mefme cadenze, leur donnant vng branzle fi iufte, qu’il v auoit parfaicte correfpondance dans leurs mouuemenz.

La iurifdidion de noftre Officiai entreprenoit quafy tout, aulTy grands & petitz, fçauans & ignorans, puif- fans & délaiczés paffoient deuant fa Barre (fors pour procès criminelz & de fang réferuéz par efpécial au bras féculier), faifant à tous bonne & prompte iuftice, en vray droidurier, fans regarder au pourpoinft n’y chaperon, mais à bon droicl & équidé. Auant de pro- noncer, fe mettant en oraifon, il difoit : « O mon Créateur & mon Souuerain Seigneur, vous qui m’auez eftabli luge, quoique indigne & miférable, ô mon Dieu, baillcz-moy l’équicté. Que ma langue fe feiche en ma boufche plus tofl que profférer