Page:Du Bouvot De Chauvirey - La terre de Chauvirey, 1865.djvu/119

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de la religion, comme s'il pouvait y avoir quelque chose de commun entre elle et lui ! Il ordonne que son cadavre soit déposé sur des tréteaux en fer dans le caveau d'une jolie petite chapelle à construire ad hoc ! Dans quel but? Il ne le dit pas. Quel usage espère-t-il qu'on puisse faire plus tard de ses restes ? Il le laisse ignorer également. Il fait divers legs de très peu de valeur, mais auxquels, dans ses habitudes d'avarice, il en croit une fort grande[1], à différentes personnes pour plusieurs desquelles ces legs sont de fâcheux stygmates, ce dont il ne paraît même pas se douter. Après avoir, sous forme d'amende honorable, injurié les prêtres en général, il lègue au curé de Calmoutier six bouteilles de vin de Champagne qui devront lui être délivrées à chaque 1er janvier, en raison, dit-il, de l'intérêt que cet ecclésiastique lui a porté dans sa malheureuse affaire[2]. Puis il laisse, pour un établissement de prétendue bienfaisance au profit de huit communes du département, toute sa fortune, acquise en grande partie au moyen d'une odieuse usure exercée sur les pauvres.

Quelques personnes ont paru croire que cette disposition avait été inspirée à Roussel par le désir et l'espoir de réhabiliter sa mémoire. Il y a peut-être eu, dans sa détermination, quelque peu de ce sentiment ; mais il faut en chercher les véritables causes dans diverses autres considérations. Il était animé contre ses parents d'une haine ardente, justifiée, jusqu'à un certain point,

  1. Il est bon de remarquer que son cheval et son chien Blanblanc sont les plus richement dotés de ses légataires.
  2. Il s'agit du procès ou cour d'assises contre ses cousins, et dans lequel il eut à subir toutes sortes de hontes et fut si maltraité par les défenseurs.