Page:Du Calvet - Appel à la justice de l'État, 1784.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

votre faveur et vous n’aurez qu’à attendre un nouveau genre d’esclavage qui ne vous accablera que pour être légué, par succession, à vos enfants et qui ne pourra plus finir que par une révolution qui vous coûtera bien du sang et des larmes avant que le succès ne la justifie.

En effet, quel heureux changement pourriez-vous vous promettre des délibérations du comité aujourd’hui proposé pour arranger le gouvernement de votre province ? La capitulation de Montréal, le traité définitif de Fontainebleau, la proclamation du roi en 1763, le bill passé en 1774, enfin les nouvelles instructions délivrées au général Haldimand en 1778, pour l’installation de l'habeas corpus, tous ces actes solennels et authentiques vous annonçaient, avec toute la pompe nationale, la jouissance de prérogatives de citoyens libres et vraiment anglais : mais ce gouverneur a foulé au pied, sans pudeur, tous monuments promissoires de votre liberté. Qui le liera, lui et ses successeurs, à payer plus de respect à des statuts particuliers d’un comité, bien moins auguste, bien moins respectable, que les autorités royales et sacrées qui avaient déjà parlé et prononcé en votre faveur ? Et d’ailleurs ce comité n’est composé que des agents du pouvoir exécutif ; c’est-à-dire qu’on sera toujours autorisé à révoquer à plaisir ce qui ne vous aura été concédé que par commisération et par grâce. Le roi, Messieurs, le roi siégeant