Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/181

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Aveu que plus d’un révolutionnaire a du laisser échapper dans le secret de sa conscience.

Après la révolution du 4 septembre, à laquelle Gustave Chaudey s’était associé sans réserve, il fut nommé maire du IXe arrondissement ; n’ayant pas été réélu au mois de novembre, il Fut attaché comme adjoint à la mairie de Paris. Il était à l’Hôtel de Ville le 23 janvier, lorsque les émeutiers s’y présentèrent précèdes par deux députations dont les orateurs exigeaient la sortie en masse. Le commandant militaire répondit que toute la garde nationale serait prochainement appelée à combattre l’ennemi ; les orateurs répliquèrent : « C’est ça, on veut encore nous envoyer à la boucherie et faire massacrer le peuple ! » Peu d’instants après cet incident la fusillade commença ; la place fut promptement déblayée par la garde mobile et par la gendarmerie. Cette tentative d’insurrection était comme une pointe aiguë dans le souvenir des triomphateurs du 18 mars. Force était restée à la loi, l’ordre n’avait été que momentanément troublé, le gouvernement de la Défense nationale n’avait point été écroué à Mazas : c’étaient là trois crimes dont on faisait retomber la responsabilité sur Gustave Chaudey.

Dès que la confusion qui suivit la journée du 18 mars fut un peu calmée, quelques-uns des vainqueurs se souvinrent de Chaudey ; il était en suspicion, on le fit surveiller. Le 31 mars 1871, la dépêche suivante est expédiée Place à la Sûreté générale : Prendre renseignements sur le nommé Chaudey. Le général commandant la place de Paris, Bergeret. Cela n’était qu’un indice de mauvais vouloir, que Chaudey ignora sans doute. Ce fut le Père Duchêne qui le dénonça et demanda qu’il fut mis à mort : « Il y a, par exemple, le misérable Chaudey qui a joué un sale rôle dans cette affaire-là (22 janvier) et qui se balade encore dans