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commença à fonctionner que le lundi 9 juin 1760. Les lettres devaient, dans le principe, être préalablement affranchies ; on faisait trois distributions par jour ; Barbier dit : « On a des réponses le matin et l’après-dînée[1]. »

Ce fut la poste à un sou d’abord, puis la poste à deux sous, plus communément la petite poste. Accueillie d’abord avec quelques moqueries, elle ne tarda pas à démontrer son utilité et entra promptement dans les usages du public ; plus de 200 facteurs étaient, peu de temps après la nouvelle installation, occupés au transport des lettres dans Paris ; elle resta indépendante jusqu’au 6 juillet 1788, époque où elle se fondit dans la direction générale des postes.

Dès le commencement de la Révolution française, on s’occupa de modifier et de fixer l’administration des postes ; elle avait excité de violents mécontentements, ses abus étaient percés à jour, on en désirait ardemment la réforme ; les cahiers de 1789 en font foi. Les trois services, service de Paris, service de la province, service des messageries, sont réunis sous la direction d’un commissaire général « non intéressé aux produits d’exploitation », et qui doit prêter serment entre les mains du roi (loi du 26-29 août 1790). Cette disposition nouvelle était bonne, car dès l’année 1791 le bénéfice net des postes accuse 11 668 000 livres.

Le Comité de salut public ne devait point respecter cette organisation, qui semblait pourtant répondre à tous les besoins du moment ; une loi datée du 24 juillet 1793 nomme neuf administrateurs choisis par la Convention même pour diriger les postes ; tous les trois

  1. Ce service était distribué en neuf bureaux qui s’étaient divisé tous les quartiers de la ville ; chaque bureau était distingué par une lettre particulière depuis A jusqu’à J inclusivement ; voir Plan d’administration pour la poste de Paris : M.DCC.LX.