Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/340

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Si la Banque accorde des avances sur valeurs mobilières, à plus forte raison en fait-elle sur lingots d’or et d’argent et sur pièces étrangères ; mais cette opération est presque exclusivement exploitée par les banquiers et les changeurs qui font le commerce des monnaies et gardent souvent leurs métaux avant de les envoyer à l’hôtel du quai Conti, mais les mobilisent néanmoins en empruntant une somme à peu près égale à la valeur du nantissement.

Les diverses opérations que je viens d’énumérer sont actes de banquier ; mais la Banque de France intervient aussi comme simple dépositaire et se charge des objets précieux qu’on lui confie. Elle devient alors une sorte de caisse de sûreté dans laquelle chacun a le droit de faire enfermer ses diamants, ses bijoux, excepté toutefois l’argenterie, lorsque le volume ne permet pas de faire passer les boîtes qui la contiennent dans l’escalier de la caisse. Le droit de garde auquel les dépôts sont assujettis est fort minime et équivaut jusqu’à un certain point à une prime d’assurance. Il est de 1 fr. 25 cent. pour 1 000 ; mais la valeur d’un dépôt est toujours censée représenter au moins 5 000 francs. Le déposant signe sur un registre l’acte de dépôt, en regard duquel il applique un cachet analogue à celui qui scelle la boite renfermant les objets qui ont été vérifiés en sa présence. Le dépôt est fait pour six mois, c’est-à-dire que, ne serait-il laissé que vingt-quatre heures à la Banque, il est frappé d’un droit représentant une demi-année de garde. Presque tous les diamants appartenant à des personnes qui vont d’habitude à la campagne, passent l’été dans les armoires de la Banque. Si la caisse des dépôts pouvait parler, elle fournirait plus d’un curieux chapitre à l’histoire contemporaine. Elle dirait qu’il y a longtemps, — je me hâte d’ajouter que c’est avant notre expédition du Mexique, — elle a contenu toutes les dépouilles de la