Page:Du Camp - Paris, tome 2.djvu/353

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murailles ; des conduites d’eau rampent comme des serpents le long des poteaux de pierre, et aboutissent à des robinets dont chacun a un numéro d’ordre ; vingt-quatre réservoirs contiennent 72 000 litres d’eau : ils sont toujours pleins et prêts à toute éventualité. Ce n’est pas assez ; à chacun des angles du quadrilatère de la Banque, une prise est directement branchée sur la conduite d’eau de la ville, et la pression y est suffisante pour qu’au besoin le jet liquide dépassât la partie la plus élevée des constructions. Tout cela est fort bien et peut, dans un moment donné, être très-utile ; mais ce qui vaut mieux encore, c’est la surveillance journalière, ce sont les soins assidus, la prudence que rien ne met en défaut et qui est telle que l’on n’a pas gardé, à la Banque, le souvenir d’un commencement d’incendie. Si jamais il s’en manifestait un, il est probable qu’il serait vite comprimé, et que le zèle des employés suffirait.

Les employés sont profondément dévoués à l’institution qu’ils servent, et c’est justice, car elle est pour eux pleine de prévoyance et très-maternelle. Elle n’admet pas cette mesure égoïste du surnumérariat, par laquelle les grandes administrations ne craignent pas d’accepter un travail sans compensation. La Banque exige un service régulier, fatigant, souvent excessif dans les heures de presse, mais elle sait le reconnaître à sa juste valeur, et les agents qu’elle emploie entrent dans les bureaux avec un minimum fixe de 2 000 francs. Une caisse de retraite parfaitement organisée permet de donner une situation acceptable à de vieux serviteurs, et il est rare, pour ne pas dire sans exemple, que le conseil n’ajoute pas à la pension une somme annuelle arbitrairement fixée, selon la durée et l’importance des services rendus. L’avancement y est normal, et les hauts employés, ceux qui aujourd’hui remplissent les fonctions les plus im-