Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/321

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étaient violettes et que des traces de tuméfaction y subsistaient encore.

« La façon de procéder du précédent exécuteur était tout autre : trois paires de bracelets en buffle blanchi, reliés par une courroie de même matière attachaient les jambes, les poignets et les bras ; une longue lanière partant des entraves fixées à la cheville rejoignait la courroie des poignets ; une boucle armée d’un fort ardillon émoussé dont chaque bracelet était muni permettait d’opérer avec une extrême rapidité.

« Lorsque le condamné fut ficelé, on coupa le col et l’entournure de la chemise de façon à lui découvir les épaules ; il avait absolument l’aspect d’une femme décolletée… un linge, si élastique, si résistant qu’il soit, ne peut offrir aucune résistance au couperet… La toilette est une inutilité barbare qui doit être supprimée. » Il est superflu de dire que les observations contenues dans cette lettre n’ont amené aucune modification dans les apprêts de l’exécution : le supplice final reste toujours précédé par une succession de supplices particuliers.

Depuis le 1er janvier 1869 jusqu’au 31 décembre 1873, 110 condamnations à mort ont été prononcées par les cours d’assises de France ; 46 ont été l’objet d’une commutation de peine ; en 1873, la cour d’assises de la Seine a condamné deux individus à mort, un seul a été exécuté.