Page:Du Camp - Paris, tome 3.djvu/83

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civières dans les postes afin de remplacer les échelles dont on se servait auparavant, en guise de brancards, pour transporter les malades ou les blessés dans les hôpitaux. Sur une planche sont symétriquement rangés des seaux de toile, des lampions et des torches ; puis contre la muraille sont appendus, côte à côte avec les proclamations, les règlements imprimés et les ordres du jour manuscrits, des tableaux qui contiennent l’adresse des médecins, des pharmaciens, des sages-femmes, des vétérinaires, des commissionnaires, des postes de pompiers et des porteurs d’eau du quartier. On y lit aussi celle des agents fontainiers, qui seuls ont le droit d’ouvrir les bornes-fontaines.

La séparation des pouvoirs est un excellent principe, mais à la condition qu’il ne soit pas poussé à un excès qui le jette dans l’absurde, et je ne puis comprendre, puisque en prévision de l’incendie on a armé les postes de police de tout ce qui peut contribuer à le combattre, pourquoi la clef des fontaines publiques n’y est point déposée ? Le feu a le temps de faire bien des ravages pendant que l’on court réveiller l’homme indispensable, pendant que celui-ci s’habille et vient tourner les robinets ; n’était-il pas plus simple, puisque les sergents de ville qui veillent nuit et jour sont les premiers le plus souvent à signaler un sinistre, de leur donner la possibilité de lâcher, sans délai, sans déplacement inutile, toutes les fontaines d’un quartier et de permettre ainsi à une chaîne, à des secours, de s’organiser efficacement ? Dans l’état actuel des choses, on va contre l’esprit même de l’institution qui doit toujours se tenir à portée de la population pour lui donner aide en cas de besoin.

À presque tous les postes sont annexés des violons, sortes de prisons provisoires destinées à garder momentanément les malfaiteurs, et qui sont au nombre de deux, l’un pour les femmes et l’autre pour les hommes.